Brouillard cognitif après un cancer

Après un cancer, le « brouillard cognitif » n’est plus une fatalité

Depuis 2024, la Ligue nationale contre le cancer est partenaire d’onCOGITE, une association qui aide les personnes à retrouver leurs capacités cognitives et à réduire le brouillard cognitif après un cancer. Et ce, à l’aide d’une méthode participative – la remédiation cognitive – qui a fait ses preuves.

Décembre 2025 (n° 408) – Texte : Chloé Dussère
Temps de lecture : 10 minutes

 

Au quotidien, il arrive à tout le monde d’oublier un mot, de ne plus se souvenir d’un rendez-vous ou encore d’avoir du mal à se concentrer sur une tâche. Mais, pour la moitié des personnes ayant été traitées pour un cancer, ces troubles se répètent plusieurs fois par jour et sont bien souvent remarqués par l’entourage. C’est le « brouillard cognitif » (ou « chemiobrain »), un trouble délétère pour la qualité de vie.

« Certaines personnes peuvent être incapables de planifier un week-end ou de poursuivre la lecture d’un livre, autant d’actions qu’elles menaient sans difficulté avant le cancer », raconte le docteur Véronique Gérat-Muller, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie et fondatrice d’onCOGITE. Longtemps ignoré et méprisé, ce brouillard cognitif est désormais bien connu, même s’il est encore minimisé par certains soignants. Il s’agit d’une conséquence directe des traitements – chimiothérapie, hormonothérapie, thérapie ciblée… –, qui modifient la structure et le fonctionnement du cerveau. »

Les troubles cognitifs n’ont rien à voir avec les troubles de l’intelligence, ce sont les outils pour la mobiliser qu’il faut réentraîner ; il existe des outils pour restaurer notre fonctionnement cognitif. »

Dr Véronique Gérat-Muller,
psychologue clinicienne spécialisée
en neuropsychologie et
fondatrice d’onCOGITE

La remédiation cognitive : une solution pour réduire le brouillard cognitif

Pour aider les personnes souffrant de ce trouble à retrouver leurs capacités, il existe une solution : la remédiation cognitive. Proposée par l’association onCOGITE sous forme d’ateliers de groupe animés par un neuropsychologue expert, cette méthode est un véritable entraînement du cerveau.

« Nous aidons chaque participant à comprendre le fonctionnement de son cerveau, à analyser ses troubles et nous lui proposons des outils pour reprendre confiance dans ses capacités, stimuler son cerveau et même aménager son quotidien pour être plus performant grâce à des stratégies pour alléger la charge mentale », explique le docteur Véronique Gérat-Muller.

Organisé en ligne sous forme de séances hebdomadaires d’une heure et demie entre lesquelles des exercices peuvent être réalisés sur une plateforme dédiée, ce programme engage les participants sur une durée de quatre à six mois. « Ce parcours peut être vécu comme contraignant et les exercices proposés comme difficiles. Mais il est important de savoir que, ce qui compte, ce n’est pas de réussir les exercices mais c’est de les faire. C’est en faisant retravailler son cerveau à travers cet entraînement cognitif que les rouages endormis par la maladie et ses traitements se désenrayeront, se dégripperont petit à petit », ajoute Camille Combourieu, responsable de projets d’action sociale au siège de la Ligue contre le cancer.


Et les résultats sont là : après avoir suivi ce programme, les participants formulent des retours majoritairement positifs, à l’instar de Katia Renou, qui a pu bénéficier de l’accompagnement onCOGITE via le comité de la Ligue contre le cancer des Pyrénées-Atlantiques (64).

Elle raconte : « Après mes traitements pour un cancer du sein hormono-dépendant, j’ai ressenti une sensation de flottement, j’étais très distraite et j’avais du mal à mobiliser mon attention et mes gestes pour faire à manger, par exemple. On me disait de ne pas m’inquiéter, que cela devait venir du choc de la maladie, de l’opération… Moi, j’avais peur d’être touchée par Alzheimer et même ma famille remarquait que quelque chose n’allait pas. Alors, j’ai poussé la porte de l’Espace Ligue de Bayonne pour en parler et on m’a tout de suite parlé d’onCOGITE. Quelques jours après, je commençais le programme et j’ai rapidement vu que je progressais. Aujourd’hui, même si je conserve un trouble de l’attention, j’ai repris confiance en moi ».

J’ai été rassurée de constater que mes capacités cognitives revenaient au fur et à mesure des ateliers. »

Katia Renou,
participante du programme onCOGITE
au sein du comité 64
de la Ligue contre le cancer

Un accompagnement accessible à tous

« En 2020, nous avons assisté à une libération de la parole sur les troubles cognitifs post-traitements, explique Camille Combourieu, responsable de projets d’action sociale au siège de la Ligue contre le cancer. Face à ce cri d’alerte, les comités de la Ligue se sont mobilisés en développant des partenariats locaux avec onCOGITE. » Afin d’offrir au plus grand nombre l’accès au parcours de remédiation de cette association, la Ligue a noué un partenariat national avec onCOGITE en 2024. 1 700 personnes ont déjà pu bénéficier de la prise en charge de leur accompagnement onCOGITE par la Ligue.

Vous aussi, vous souhaitez participer à ce programme de remédiation cognitive ? Rapprochez-vous du comité de la Ligue contre le cancer de votre département sur ligue-cancer.net.

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