
… de ressentir une distance avec ses proches après la maladie ?
Septembre 2025 (n° 407) – Texte : Chloé Dussère
Temps de lecture : 5 minutes
À la fin du traitement, il est fréquent que l’entourage d’une personne malade se réjouisse et acte le retour à la normale. Les proches attendent que la vie reprenne son cours. Or, pour la personne malade, la fin du traitement ne marque pas forcément la fin de la maladie car un suivi reste nécessaire, un traitement quotidien, comme l’hormonothérapie, peut être prescrit et des effets secondaires perdurent (fatigue, douleurs, brouillard cognitif…).

« Plusieurs patients notent un décalage avec certains proches après la maladie, analyse Jean-Charles Le Drezen, psychologue à l’Institut de cancérologie de l’Ouest. L’entourage veut passer à autre chose, la personne malade aussi, mais ce processus n’est pas si facile pour celui qui a subi l’épreuve du cancer. Cette différence de ressenti vient principalement du syndrome de Damoclès qui pèse sur les personnes malades ; elles conservent la crainte de retomber malades. Si les proches y sont sensibles, ils ne vivent pas directement cette angoisse. »
La communication sur son état et ce que l’on attend de ses proches permet d’éviter les malentendus. »
Jean-Charles Le Drezen,
psychologue
Face à cette différence de perception, la personne malade peut se sentir coupable de ne pas réussir à passer à autre chose. Elle peut également être déçue de ne pas être comprise par son entourage, et cela peut créer une distance, voire un repli sur soi. « L’essentiel est de communiquer ses attentes à ses proches, sans espérer passivement un comportement de leur part qui n’arriverait pas, conseille Jean-Charles Le Drezen. Il est pertinent de les interpeller sur ce que l’on souhaiterait, comme un soutien avant les examens de suivi. Privilégier une parole vraie et solliciter un soutien psychologique peut aider les malades et leurs proches à traverser l’après-cancer. »
La Ligue à votre écoute !
Grâce au numéro vert, national et gratuit (0 800 940 939), accédez, en tapant 1, à un service d’écoute et de soutien, anonyme et confidentiel, assuré par des psychologues (du lundi au vendredi de 9 h à 19 h).