… d’être épuisé longtemps après la maladie ?

Juin 2025 (n°406) – Texte : Chloé Dussère
Temps de lecture : 5 minutes

Après avoir connu l’épreuve d’un cancer, il n’est pas rare de ressentir une grande fatigue liée aux conséquences de la maladie elle-même et/ou des traitements. « On estime qu’une personne sur deux ressent cette fatigue cinq ans après les traitements et qu’un individu sur quatre est encore concerné dix ans
après », analyse le docteur Véronique Jestin Le Tallec, oncologue médical à Brest (29).

Cette fatigue, parfois difficile à comprendre pour l’entourage de la personne malade, est souvent plus profonde qu’une simple baisse de régime passagère qu’une petite sieste saura soulager. « Il s’agit d’une sensation inhabituelle et persistante d’épuisement physique, cognitif ou émotionnel qui interfère avec le quotidien de la personne », rappelle le docteur Jestin Le Tallec(1). S’il n’est pas anormal, cet épuisement doit être pris au sérieux en étant signalé à l’équipe médicale. Celle-ci peut ainsi investiguer afin d’identifier les causes de cette fatigue, souvent multifactorielle.

Il est important de ne pas culpabiliser d’être fatigué après les traitements ; c’est courant et cela ne doit pas être banalisé. »

Docteur Véronique Jestin Le Tallec, oncologue médical

« En fonction des causes identifiées, des solutions peuvent être mises en place : traitements antidouleur, prise en charge de problèmes médicaux spécifiques (cardiologiques, respiratoires, digestifs…), correction d’anomalies biologiques ou endocriniennes mais également en bénéficiant de soins de support comme l’activité physique, l’alimentation ou encore l’accompagnement psychologique, et/ou psychosocial. » On peut souligner que l’activité physique adaptée réduit à elle seule le niveau de fatigue d’environ 30 %. Les pratiques complémentaires telles que la relaxation, le yoga ou la méditation peuvent également aider à réduire la fatigue.

(1) Définition tirée du référentiel de l’Association francophone des soins oncologiques de support.