Ligués contre le cancer

Inégalités

Être sur le terrain pour toucher les personnes éloignées des centres de soins

Accès aux soins
Comité de la Marne
Désert médical
Inégalités
Interview
isolés

23/09/2022

Parole locale

Norbert Bigeat, président du Comité de la Marne (51)
à la Ligue contre le cancer.

Actif au sein de la Ligue contre le cancer depuis quinze ans, Norbert Bigeat, en plus de son rôle de président de Comité, est administrateur national de l’association. Il est également président du comité d’audit interne et chargé de mission pour la complémentarité des Comités du Grand Est.

Quelles sont les caractéristiques de votre territoire ?


La Marne est un grand département qui comporte trois pôles hospitaliers – Châlons-en-Champagne, Reims et Épernay – mais de nombreuses communes en sont éloignées. Certains habitants doivent parcourir une heure et demie de route pour se rendre à l’hôpital.


En plus de l’éloignement, d’autres freins compliquent-ils l’accès aux soins ?


Les populations sont également mal informées. La prévention et le dépistage se font souvent par le médecin généraliste mais quand il n’y en a pas, l’information sur la santé ne passe pas. Et puis notre territoire compte également de nombreux agriculteurs et vignerons pour qui parler de cancer n’est pas forcément évident. La campagne nationale de prévention contre le cancer colorectal, notamment, a du mal à les atteindre.

« Je rêve d’un véhicule itinérant qui nous permettrait de décupler nos actions au plus près des populations. »

Quelles actions menez-vous ?

Quand il n’y a pas assez de médecins généralistes, les infirmières d’annonce dans les CHU jouent un rôle primordial, en particulier pour orienter les malades. Les infirmières libérales sont également essentielles et nous les formons à la palpation pour assurer la prévention du cancer du sein auprès des patientes qu’elles visitent.
Avec le chargé de prévention du Comité, nous sommes très présents sur le terrain, où nous rencontrons régulièrement les maires des petites communes, les gens sur les marchés, dans les écoles, dans les espaces sans tabac… Je rêve d’un véhicule itinérant qui nous permettrait de décupler nos actions au plus près des populations. Mais nous manquons encore cruellement de financements pour cela.