Ligués contre le cancer

Inégalités

Agir auprès des plus fragiles

Comme la Ligue contre le cancer, les associations et organismes sociaux se mobilisent directement auprès des publics fragilisés, notamment les personnes détenues et les handicapés mentaux. Voici quelques initiatives menées aux quatre coins de la France.

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Association
Inégalités
Initiatives
Organisme social
Prévention

21/12/2022

Actions locales

En cuisine avec les détenues de la Talaudière


Fidèle à sa mission d’assurer la prévention contre les cancers auprès de tous les publics, y compris les plus précaires, le Comité de la Loire de la Ligue contre le cancer intervient au sein de la maison d’arrêt de la Talaudière, près de Saint-Étienne, depuis 2013. « Nous avons commencé par des ateliers sur la nutrition auprès des femmes détenues, qui souffrent souvent de problèmes de poids et ont tendance à grignoter, raconte Claudie Methe, diététicienne et chargée de prévention au sein du Comité. L’enjeu est de leur donner les bases de l’équilibre alimentaire qu’elles pourront conserver à leur sortie. Ensuite, nous avons pu intervenir sur d’autres thématiques liées à la prévention en intégrant également les hommes. »

En plus de ces ateliers gourmands, la Ligue sensibilise à divers facteurs de risque comme le tabac. En 2023, le Comité agira également dans le centre de détention de Roanne.

Oncodéfi fait progresser la prise en charge des patients handicapés mentaux


Voilà dix ans qu’Oncodéfi œuvre dans l’Hérault pour que les personnes porteuses de déficience mentale soient traitées dans les meilleures conditions quand elles sont atteintes de cancer. Aujourd’hui, deux infirmières formées au handicap mental accompagnent les patients et leur famille dans ce parcours parfois chaotique.

« Le travail de sensibilisation et de formation que nous menons auprès des soignants dans les établissements de santé a pour objectif de faire évoluer les mentalités et de changer le regard sur le handicap mental, explique Jean-Bernard Dubois, président d’Oncodéfi, administrateur national de la Ligue contre le cancer et président du Comité de l’Hérault. En dix ans, les choses ont évolué ; les médecins ne nous disent plus que nous perdons notre temps à faire valoir les droits des personnes handicapées. C’est une victoire. »

À Toulon, le dépistage du cancer colorectal s’organise en prison


Piloté par le Comité départemental d’éducation pour la santé du Var (CODES 83), le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) Sud Paca, l’Unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP) et l’administration du centre pénitentiaire de Toulon/La Farlède, le dépistage organisé du cancer colorectal est désormais instauré au sein du centre pénitentiaire de Toulon/La Farlède. Depuis 2014, six ateliers de sensibilisation collectifs annuels sont proposés aux détenus âgés de 50 à 74 ans.

Une infirmière dédiée reçoit ensuite les détenus en entretien et leur délivre un kit de dépistage, qu’elle réceptionne ensuite. Une proposition de coloscopie est faite aux personnes dont le test est positif. Cette organisation a permis d’obtenir un taux de réalisation des tests de 50 à 60 % auprès de la population concernée, contre 3 à 4 % avant 2014.

En Martinique, des ateliers organisés avec les détenues pour les détenues

Dans le cadre d’Octobre rose, le Comité de la Martinique de la Ligue contre le cancer propose une action de sensibilisation au dépistage du cancer du sein pour les détenues du centre pénitentiaire. Coanimé avec le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), cet atelier a la particularité d’associer les détenues à son organisation. Celles-ci sont engagées dans un projet professionnel pour devenir agents d’accueil avec l’IMFPA, un organisme de formation actif auprès des publics éloignés de l’emploi. « Elles ont proposé et préparé cet atelier d’information et de sensibilisation pour les autres femmes détenues et créé des outils, notamment un quiz, raconte Orianne Rancelli, chargée de prévention au sein du Comité de Martinique. Ces femmes sont très actives dans cette démarche, elles montrent leur envie d’apprendre et de transmettre à leur tour. Certaines n’avaient jamais entendu parler d’autopalpation avant notre intervention. »